« Doo-wop » est une onomatopée qui sert à désigner un sous-genre du rhythm and blues.
Né du mariage des rythmes syncopés africains et des cantiques de la société WASP puritaine au début des années 1950, le doo-wop est un style vocal fortement influencé par le gospel et par les quartets de barbershop (« quatuors de salon de coiffure »).
Il est interprété par des groupes de chanteurs noirs, généralement au nombre de quatre ou cinq : un soliste, ténor léger, chante la mélodie, un autre ténor et un baryton suivent les accords avec des « Ooh » et des « Aah » interrompus de brèves césures de type « wop-wop » et un baryton-basse ajoute des « doop-doop ». Ils peuvent être accompagnés par une base rythmique piano-guitare-basse-batterie, voire un saxophone. Les mélodies sont des ballades construites sur les quatre accords de l'anatole. Les paroles du doo-wop, généralement sentimentales, peuvent aussi être humoristiques ou à connotation sexuelle.
Les précurseurs de ce style sont le Golden Gate Quartet, les Ink Spots et surtout les Orioles.
Les années 1950 et le début des années 1960 : l'âge d'or du doo-wop
De 1950 à 1960, c'est une véritable explosion : environ 15 000 groupes vocaux sortent au moins un disque de doo-wop, aux États-Unis, durant cette décennie. Peu d'entre eux font preuve de créativité ou d'originalité et ceux-ci sont alors rapidement imités par les autres. Une véritable surenchère se développe dans la recherche d'onomatopées compliquées (par exemple, le « Eh-toom-ah-ta-toom-ah-ta-toom-ah-to-doh » du morceau Why Do Fools Fall In Love de Frankie Lymon & The Teenagers (en)). Une autre pratique en vogue dans le doo-wop consiste à donner aux groupes des noms d'oiseaux (bird groups) comme les Orioles, The Cardinals (en) ou les Flamingos.
Parmi les plus gros succès du doo-wop, on peut citer Only You (1955) et The Great Prentender (1956) des Platters, Earth Angel (1954) des Penguins (en), Sh'boom (1954) des Chords (en), Work With Me Annie (1954) des Midnighters et Sincerely (1954) des Moonglows.
Le style doo-wop fut extrêmement populaire tout au long des années 1950, parallèlement aux débuts du rock 'n' roll, puis il fut supplanté à partir de 1960 par la mode des girl groups.
Entre 1960 et 1965, des groupes comme The Isley Brothers, The Drifters ou les Contours ont fait le pont stylistique entre doo-wop et soul, mais beaucoup de groupes blancs comme Dion and the Belmonts, les Four Seasons, les Tokens, les groupes produits par Phil Spector, ou même les Beach Boys ont fait évoluer le doo-wop sous l'influence de la musique pop britannique, ce qui donnera le « West Coast » aux États-Unis et le « Merseybeat » en Angleterre.
Les années 1970 et 1980 : nostalgie et doo-wop sound
De 1965 à 1980, quelques groupes amateurs ont continué à chanter du doo-wop, par exemple les Rubettes. Au début des seventies, portés par une vague de nostalgie des fifties due au succès du film de George Lucas American Graffiti ou de la série télé Happy Days, certains groupes comme Sha Na Na, Flash Cadillac and the Continental Kids (en) ou Rocky Sharpe and the Replays (en) font entrer des titres de doo-wop dans les hit-parades US. À la fin des années 1970, des groupes de la scène rockabilly, comme les Jets ou Johnny and the Jailbirds par exemple, ajoutent à leur répertoire des titres méconnus des Edsels, des El Dorados (en) ou de Dion and the Belmonts.
Artistes de doo-wop
The Academics
The Drifters
The Du Droppers
The El Dorados
The Falcons
The Five Discs
The Five Keys
The Five Royales
The Five Satins
The Flamingos
The Fleetwoods
The Four Tunes
Lesley Gore
Shirley Gunter & The Queens
The Hollywood Flames
The Ink Spots
Jesse And Marvin
The Boss Tones
The Paramounts
The Parliaments
The Penguins
The Persuasions
The Platters
The Ravens
The Ray-O-Vacs
The Rivingtons
The Robins
The Royals
Ruby & The Romantics
The Silhouettes
The Skyliners
The Spaniels
The Solitaires
The Students
The Swallows
The Temptations
The Turbans
Otis Williams
Maurice "Stay" Williams & The Zodiacs
The Kodaks
The Larks
Little Anthony & The Imperials
Little Peggy March
Frankie Lymon & The Teenagers
Lewis Lymon & The Teenchords
Timmy Lymon & The Tellers
The Majors
The Manhattan Transfer
The Marcels
Marvin And Johnny
The Mello-Moods
Hank Ballard & The Midnighters
The Mills Brothers
The Newports
The Nutmegs
The Olympics
The Orioles
The Cadets
Mello Kings
The Cadillacs
The Cardinals
Gene Chandler
The Charms
The Charts
The Checkers
The Chiffons
The Chords
The Cleftones
The Coasters
The Clovers
The Crew Cuts
Dave T and The Del-Rays
The Dells
The Dell-Vikings
Dion and the Belmonts
The Dominoes
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