Dans la nuit noire, seul le souffle d'Ana se faisait entendre. Dans le silence, elle courait sur un petit sentier perdu dans la forêt. Essoufflée, le bruit de sa respiration haletante devenait de plus en plus fort. Un point de coté faisait la petite, mais elle ne s'arrêtait pas. Sa vie en dépendait. Encore une fois, elle se retourna. Il était toujours derrière elle; Il courait vite, et son regard était devenu fou. Grand et imposant, il ne mettrait plus beaucoup de temps à la rattraper. En quelques foulés, tout était fini. Anaëlle poussa un cri perçant quand l'homme se jeta sur elle. Heureusement, petite et maigre, elle sauta agilement de l'autre coté du faussé qui bordait le chemin. Poussa un grognement de rage, l'homme s'avança près du ruisseau pour le traverser d'un bond. Mais la jeune fille, plus intelligente qu'il le prévoyait, saisit une branche de chêne et frappa les pieds de l'homme. Celui-ci poussa un cri de douleur avant de trébucher et de s'affaler dans l'eau sombre. La petite en profita pour saisir une pierre qui gisait à coté. L'homme ne tarderait pas à se relever. Serrant les dents, Ana s'avança à petits pas, tellement la pierre était lourde. Elle hésita encore un instant mais n'eut pas le temps de réfléchir plus. L'homme se releva d'un bond, le visage ruisselant. Il saisit la maigre cheville de la gamine qui glissa et s'affala. Dans un bruit sourd, la pierre dégringola et tomba dans l'eau. Anaëlle tendit sa main blanche mais l'homme lui prit violemment la nuque et lui plongea la tête sous l'eau. L'enfant cria et tenta de se débattre, mais l'homme la tenait fermement. Elle voulut hurler, mais une eau glaciale s'engouffra dans sa gorge puis ses poumons. Elle étouffait! Ana ne voyait plus rien, l'eau froide lui brûlait les yeux. C'est alors qu'elle repéra une forme grisante, non loin d'elle. La pierre! Il lui restait peut être un espoir... Avec tout les efforts possibles, la gamine tendit la main et saisit la pierre. Gagner! D'un geste brusque, elle la souleva de ses deux bras maigres et l'abattit à l'aveuglette. Un craquement sourd lui indiqua qu'elle avait touché le bras de l'homme. Celui-ci relâcha tout de suite sa prise avant d'hurler de douleur. Se relevant vivement, Anaëlle émergea du ruisseau, couvert de terre et d’algues. Elle abattit une nouvelle fois la pierre sur la tête de l'homme qui s’effondra. La jeune fille cogna encore plusieurs fois avant d'apercevoir le visage de l'homme. Elle ne distinguait plus grand chose, surtout avec le sang, mais elle aurait reconnue entre mille ce visage. Poussant un cri d'effroi, la petite laisse tomber la pierre par terre et s'adossa contre le mur de terre, la bouche entrouverte, les yeux agrandis par l'effroi. C'était... C'était son père, qu'elle venait à l'instant de tuer!
Alors, ça vous a plus? ^^